LES COSTUMES DES HOMMES MEDERIEN

Petit rappel historique

Le costume homme de Penhars ou plus précisément Quimper est un costume reconnu par la particularité de sa couleur qui donnera même son nom a une référence de bleu en teinturerie plus tard ( le bleu Quimper )

Pourquoi cette couleur ?? Simplement après les guerres Napoléoniennes, l’armée, devant changer les uniformes se retrouva avec un stock de tissus bleu important et décida de la vendre .

Les tailleurs Quimpérois saisirent l’aubaine de ce drap de laine à « pas cher » et le diffusèrent sur le pays de Quimper.

Ce qui donnera leur nom aux gens de Quimper :    les Glazik ( petits bleus), la femme portera aussi le costume Glazik mais sera reconnue plus par le nom de sa coiffe qui deviendra une façon commune d’appeler une femme glazik ( la borledenn)

Le costume du Cornouaillais a été souvent appelé kis glazik (kis, mode, glazik, bleu), bien que le bleu ne soit porté que par un nombre assez restreint de paroisses, groupées autour de Quimper et de Douarnenez.

La culotte du Cornouaillais (en breton bragou) partait de la ceinture au genou. L’étoffe, selon la localité ou la position de fortune, était en ratine, molleton, toile ou bertinge [Note : Berlinge, étoffe faite avec un mélange de toile et de laine]. Tantôt large et flottante, tantôt collante, elle changeait de nom, suivant qu’elle était à plis ou sans plis. Dans le premier cas c’était un bragou-braz, dans le second un bragou-ridet.

LES DIFFRENTES MODES DE BRAGOU BRAS EN CORNOUAILLE

Les boutons. Ils étaient en bois, en os ou en métal, et quelques-uns sont remarquables par leur forme et la gravure qui les décore. Le Breton portait, en effet, son goût d’ornementation sur tous les objets à son usage personnel, quelle qu’en fût la vulgarité ou la simplicité.

A partir du mollet jusqu’à la cheville, les jambes étaient protégées par des guêtres boutonnées, soit en cuir, soit en drap. Les guêtres en drap étaient galonnées ou brodées et quelquefois ornées de boutons. Le port des bas était rare. Citons les membres de la corporation des bouchers de Quimper, qui, avec leurs vêtements de couleur sombre, portaient des bas rouges.

Le reste du costume se compose d’une veste et d’un gilet.

Le gilet reste croisé ; il est plus ou moins long, et la partie qui règne autour du cou reçoit une broderie d’un dessin et de couleurs très variés.

En ce qui concerne la veste, l’une est sans manches, l’autre avec manches.

La première espèce, qui se porte surtout aux environs de Quimper, s’appelle en breton Chupen ou jupen ; elle est courte, ne se boutonne pas et laisse apercevoir le gilet. Le chupen est toujours en drap bleu, sa doublure en toile est cousue au drap par une série de piqûres faites par lignes verticales, très-rapprochées les unes des autres ; il en résulte un tissu absolument imperméable et presque aussi raide qu’une cuirasse ; les côtés du devant sont garnis d’une broderie en soie jaune, mélangée de fils rouges.

La seconde espèce de veste, qui est pourvue de manches, est plus large et plus longue. Elle est en molleton ou en drap, soit bleu foncé, soit noir. Sa forme varie beaucoup ; à Fouesnant et ses environs, elle tombe droite et une bande de velours y dissimule la couture du dos.

La ceinture est formée d’un cuir blanc épais large, avec une boucle en cuivre, découpée à jour et sous laquelle on passe un morceau d’étoffe rouge, destiné à faire ressortir le dessin.

Le chapeau, comme dans le reste de la Bretagne, est à cuve ronde ; les bord en sont plus ou moins larges, selon la localité. Il est ornementé de un, deux ou trois galons de velours, attachés avec une boucle en étain. Le jour de noce, il signale la présence du marié par une chenille, un ruban de couleur ou une frange d’or et d’argent ; au bout des rubans de velours.

Le breton quitte rarement son chapeau. Il salue par une inclinaison de tête ; si l’on n’expliquait pas cette mode de politesse, un peu sommaire par une certaine rudesse de mœurs, on en trouverait le motif dans l’habitude que la longueur des cheveux avait fait prendre au breton, lorsqu’il travaillait, de les rouler au sommet de la tête et de les comprimer avec la cuve de son chapeau.

En temps ordinaire, le paysan se rendait à son travail, comme aujourd’hui, les pieds dans des sabots en bois de hêtre (botou coat). Les jours de fête seulement apparaissent les petits souliers (botou ler) découverts, en cuir, ornés d’une boucle d’étain ou d’argent.

Enfin, pour compléter l’inventaire du vestiaire d’un Cornouaillais, nous ferons remarquer que la partie supérieure de sa chemise en toile porte un col très haut, dont on obtenait la rigidité au moyen de piqûres symétriques, où se jouait quelquefois la fantaisie de l’artiste qui les avait confectionnées.

Cette chemise n’a ni boutons ni boutonnières, elle se ferme avec une épingle en cuivre d’une forme spéciale, qui rappelle la fibule gallo-romaine. Il existe de ces épingles dont la tête est ornée avec des perles de différentes couleurs. Quelquefois, mais par une innovation du commencement de ce siècle, le col porte des boutonnières, où l’on passe un cordonnet pour les rapprocher.

A.Serret

LE COSTUME ÉTÉ DE PENHARS

Le costume de travail d’été de Penhars se compose : d’une chemise manches amples pour l’aisance .

D’un grand pantalon large appelé « bragou braz » se portant plissé avec les plis bien marqués ( particularité spécifique au quartier de Penhars)

D’une ceinture de drap de laine épaisse pour bien maintenir les reins au chaud pour les travaux aux champs.Elle pouvait être de différentes couleur, grise,bleue,marron etc…

De guêtres ornées de boutons doré ou argenté fait d’alliage ( cuivre, métal argenté, voir même or ou argent) et de galons brodés.

Vu qu’il s’agit la d’un costume de travail , il se porte avec des sabots de bois ( boutou coat) pouvant être de couleur naturelle ou noirs.

LE MILLE BOUTONS MILIEU XIXeme

le Mille bouton se compose: D’un gilet sans manche avec une broderie plus ou moins large (suivant la richesse) appelé « chupen ».

Il est orné de boutons dorés ou argentés sur deux rangs ( l’explication est simple : le chupen pouvait être porté des 2 cotés. Pour plus de pérennité dans le temps), Sous le chupen, une chemise en toile naturelle ( coton, lin, chanvre etc) pouvant être blanche ou écrue.

D’une veste avec manches dans le même drap de laine bleu ornée de broderie de fil de coton jaune et de velours agrémentée de rangée de bouton d’où son appellation.

Un bragou braz toujours plissé marqué et blanc, avec des guêtres.

Comparé au costume de travail d’été, la ceinture de drap de laine a laisser la place a une ceinture de cuir ( en cuir de chameau pour les premières) ornée d’une boucle en métal doré pouvant même être en or pour les plus riches et beaucoup plus ornementale.

le sabot de bois ( boutou coat) aura laisser la place a une chaussure de cuir ( boutou lêr), là aussi pour les plus fortunés.

LE COSTUME BLEU GLAZIK FIN XIXeme

le costume bleu Glazik est de la même composition que le Mille bouton si ce n’est la broderie du chupenn ( autour du coup ) qui va suivre l’évolution sociale de celui qui le porte .

Petite précision tout de même : ce costume est toujours porté avec un chapeau de feutre ou de poil de castor ( pour les plus riches) et orné d’une boucle en métal doré ou argenté pouvant être en or ou en argent .

Cette boucle à pour rôle de tenir les deux rubans de velours qui constituent la coiffe du chapeau Glazik ( contrairement au chapeau bigouden qui lui sont cousus directement sur l’arrondi du chapeau et sont au nombre de 5) Ces guides seront parées de perles ou de cannetille( fil d’or torsadé) pour le jour du mariage.

Le soir des noces l’homme offre ses guides à sont épouse qui les portera fièrement (après les avoir adapté, elle même ) en parure de cou ( une manière bien élégante de distinguer le rang social après le mariage ).

Conclusion: la femme qui arbore une parure de cou sera donc déjà « prise » et l’homme qui lui n’aura plus de guide de velours sera définitivement « hors concours ».

GRAND COSTUME DÉBUT XXeme

L’arrivée du nouveau siècle amène avec lui,les modes dites de la ville (comprenez de la capitale)

le bragou braz va laisser sa place au pantalon de ville, la broderie du chupenn va descendre sur la poitrine et nous allons retrouver la veste ( gileten) par dessus le chupen mais avec beaucoup plus de velours.

Ce costume sera porté jusqu’aux dernières modes qui se situent après la deuxième guerre mondiale.

Tout comme le costume féminin, le costume paysan masculin, connaitra une mode appelée « kich ker » (autrement dit mode de la ville) Cette mode consiste a porter des éléments du classique complet veston mais encore par dessus le chupen brodé, puis il terminera « sa carrière » par juste le chapeau glazik porté avec le complet veston de la ville (dernier moyen pour les puristes de conserver leur attachement a leurs origines)

Nous connaissons beaucoup d’expressions françaises qui tirent leurs origines du milieu breton et je ne peux pas toute vous les citer, elles sont trop nombreuses.

Prenons la plus courante : Tourner autour d’une fille: Cette expression vient du fait que les jeunes hommes désireux de faire des rencontres, en vu du mariage, tournaient autour des jeunes filles afin de contrôler si la hauteur du velours ou des broderies du costume correspondait bien au même rang social que lui.

Il était impensable de « fricoter » avec quelqu’un n’appartenant pas à la même caste sociale . Gardons bien à l’esprit que le costume était une carte d’identité notoire.

La mode « KICH KER » appelée aussi « MODE DE LA VILLE » fin XX eme

il s’agit là de la dernière , dernière mode portée pour les bretons se cantonnant à arborer la mode de Paris mais toujours  » à la mode paysanne »

l’homme lui, conservera son chupen sous un blaser de ville ( qui remplacera le gileten traditionnel) et son chapeau.

Comme la femme, il n’abandonnera le chapeau, qu’en tout dernier lieu .